Histoires disponibles !

En sus de quelques nouvelles, ce blog compte déjà plusieurs histoires, petits romans, comme vous voulez, qu’il va s’agir de présenter un peu ici avant de vous laisser, pourquoi pas, les découvrir ensuite !

 

Le Grand jeu

Le premier contact avec une forme de vie extraterrestre s’est malheureusement mal passé, et voilà que la Terre se retrouve soumise à un vaste empire dirigé par un peuple qui tient la force brute en haute estime. Pour se faire bien voir de leurs nouveaux maîtres, les Terriens décident de participer aux grands Jeux qui mobilisent toute l’attention au sein de leur galaxie. Ils leur envoient deux champions, un combattant tout ce qu’il y a de plus indiqué pour une telle performance et… une jeune femme qui n’a apparemment rien à y faire. Gentille, souriante, incapable d’aligner deux pompes et totalement perdue au sein de cet univers où chaque pas peut lui coûter la vie, la pauvre Rose Keller se serait bien passée d’une telle compétition. Mais Sil, un étrange personnage surgi de nulle part qui a séduit les hautes instances terriennes avec une facilité déconcertante, est sûr de son idée : Rose a un rôle à jouer, et pas des moindres. Cette erreur de casting en est-elle vraiment une ?…

De l’aventure, de la SF, et un retournement de situation en milieu de récit qui woaaaah… la retourne, la situation. C’est tout de même bien fait. Ne vous fiez donc pas à la simplicité apparente du résumé précédent, on en restera pas là !

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Complexes

De la dernière année de collège à la première sur les bancs de l’université, Complexes suit l’évolution d’une adolescente furieusement mal dans sa peau et de ses amis les plus proches dans leur délicat passage à l’âge adulte. Un scénario banal pour une destinée qui l’est tout autant, mais qui risque de parler à beaucoup d’entre vous.

Attention ! Cette histoire traite de sujets sensibles comme le viol, à réserver à un public averti !

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De la part d’Elisa

ou : Le Tampon du teneur de livre

En la cité de Port Louis, John Simons a pour mission de tenir les comptes du gouverneur. Mais une nuit son quotidien si tranquille se voit bouleversé par une attaque de pirates qui repartent avec ce qu’il a de plus précieux : Elisa !
John n’est qu’un comptable, il va pourtant s’élancer sur les flots en quête de son trésor et s’il doit faire face à tout un équipage de brigands armés jusqu’aux dents pour récupérer son bien, il le fera !
Mais une question demeure… qui est Elisa ? Ou plutôt… qu’est-elle ?

Écrit en trois jours sur la base d’une plaisanterie épouvantable, De la part d’Elisa est un condensé de n’importe quoi, une bonne dose d’humour absurde qui détend sans faire de mal. Si vous avez envie de vous vider la tête ou que vous n’avez pas peur de revisiter les clichés des histoires de pirates à travers un scénario foireux et des personnages qui ne le sont pas moins, c’est pour vous !

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De la part d’Elisa – Epilogue

Le port était calme ce jour-là. Des semaines plus tard il ne restait aucune trace du passage des pirates sinon quelques chantiers encore en cours et un cruel manque de vaisselle. Les habitants de Port Louis avaient renoué avec leurs habitudes. Les ateliers s’ouvraient à nouveau au public, les bouquets fleurissaient les tombes des disparus, chacun s’évertuait à survivre au malheur qui les avait si durement frappés. Seuls les marins conservaient un silence peu coutumier. Ils avaient abandonné les chansons paillardes et les récits douteux pour s’offrir une introspection dont personne ne devinait la source. Personne ne cherchait réellement à la connaître non plus. Voir cette partie de la population enfin tranquille apaisait l’autre, tous avaient besoin de calme, ils avaient besoin d’oublier.

Après une catastrophe vient le temps du renouveau. Il faut reconstruire, mais pas forcément à l’identique. Frôler la mort de si près fait réviser ses exigences comme ses ambitions. A Port Louis, chacun se plaisait à se réinventer. Pour échapper à un quotidien dont ils ne voulaient plus ou qu’on leur avait arraché, pour apprendre à vivre avec, pour transformer le chagrin en espoir et devenir encore meilleur.

Parmi ces esprits prêts au changement il en était un qui avait déjà fait ses bagages et se tenaient debout sur le port, face au bateau qui allait l’amener au loin. De nouvelles lunettes, identiques aux précédentes, creusaient son nez toujours plus profondément. Sa chemise parfaitement repassée était barrée de bretelles neuves, ses souliers vernis reflétaient la lumière de ce plantureux soleil d’été, à son veston nulle montre à gousset car la poche qui lui était dévolue renfermait un objet bien plus précieux. Un artefact dont le manche était fait de bois et sur lequel on pouvait lire : De la part d’Elisa.

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De la part d’Elisa – Chapitre 4

A bord du vaisseau pirate, John et Maxwell passaient de salle en salle en remontant de la poupe à la proue. Ceux qui les rattrapaient tâtaient invariablement des balles du pirate retourné ; trop surpris et pris de court pour riposter à temps, ils s’effondraient les uns après les autres. Au-dessus de leurs têtes il n’y avait plus de quartiers, seulement le pont sur lequel un vacarme de pas et de détonations disait tout de la bataille terrible qui avait lieu.

– Vous étiez si nombreux ? s’étonna Maxwell.

– Je… J’imagine que le commodor Hamilton a fini par nous rattraper.

John n’en pouvait plus de courir. Son flanc hurlait de douleur, le souffle lui manquait et c’était à peine s’il avançait droit. Son cœur menaçait à tout moment de sortir de sa poitrine, il ne serait même pas étonné de vomir ses poumons.

A ses côtés, Maxwell était en pleine forme.

– Attention !

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De la part d’Elisa – Chapitre 3

La pièce était petite. Cette fois il ne s’agissait pas d’une armurerie mais bel et bien d’un placard à balai, ils étaient plusieurs à barrer le plafond au-dessus de sa tête, sans compter les seaux qui menaçaient de grincer s’il venait à bouger d’un millimètre. John demeurait parfaitement immobile. A l’étage comme derrière la porte, dans le couloir, les semelles n’en finissaient plus de s’activer, musique d’horreur qui le rendait malade d’angoisse. Son seul réconfort : l’objet qu’il pressait amoureusement contre sa poitrine. Il avait fait ce qu’il devait faire. Elisa était là pour le lui rappeler. Il n’y avait rien de plus doux que son bois sous ses doigts, rien de plus souple et duveteux que le tampon encreur lui-même, les yeux fermés et dans le noir, John visualisait jusqu’à son moindre ornement. Le nom de femme s’écrivait sous son pouce en ultime consolation. Il ne regrettait rien. Il tremblait des pieds à la tête, devait serrer les dents à les fendre pour ne pas qu’elles claquent et le trahissent, mais il ne regrettait rien. Il avait traversé les flots et bravé des hordes de pirates mais il l’avait retrouvée, et s’ils devaient mourir, ils le feraient ensemble.

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De la part d’Elisa – Chapitre 2

Nigel courait de bout en bout du navire en lançant des ordres.

– Affaler la voile, vite, avant qu’ils n’arrivent !

– A… quoi ?

Face aux visages perplexes de ses nouveaux membres d’équipage, le garçon s’arrêtait souvent pour leur retourner un regard navré.

– Tirez sur la deuxième corde à droite, disait-il alors. Et la cinquième à gauche.

Sous leurs vestes et leurs vestons, les marins d’un jour étaient plus trempés que des soupes. Ils faisaient de leur mieux pour suivre les commandements de ce tout petit second, courraient, tiraient, sanglaient, ne s’arrêtaient qu’à peine pour remettre leurs lunettes en place ou s’assurer que leur montre était toujours dans leur poche. Seul John restait à la barre. Il s’était improvisé capitaine. C’était en tout cas ainsi que Nigel l’appelait, par habitude.

– Capitaine, il y a du remous sur le port !

– Alors, pressons !

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De la part d’Elisa – Chapitre 1

C’était une belle et tranquille nuit d’été. Sous la voûte étoilée qu’aucun nuage ne venait gâcher, la petite ville côtière de Port Louis sombrait doucement dans le sommeil. Plantée sur les bords d’une île perdue au sein de l’Atlantique, livrée depuis quelques années déjà à l’Angleterre, elle s’épanouissait lentement en ce milieu de dix-septième siècle. Les troupes, appelées ailleurs pour barrer la route aux Espagnols, avaient déserté la rade. Port Louis n’avait jamais semblé si calme.

De sa fenêtre, John Simons aurait pu profiter de ce spectacle en embrassant la cité entière du regard. Il n’en fit rien. Son attention se voyait accaparée par des séries de chiffres perclus de virgules, des colonnes interminables listant noms de particuliers et de compagnies tracés d’une main délicate, des opérations sans trace de théorème, des sommes petites et grandes qu’il pointait parfois du doigt pour mieux s’en souvenir ensuite. Malgré l’heure tardive le teneur de livre n’avait d’yeux que pour sa comptabilité. Il ne semblait, du reste, vivre que pour elle.

Il est des brutes qui étonnent par leur métier délicat, John, lui, ne surprenait personne en révélant la nature de sa profession. C’était un homme banal, la petite quarantaine, de ceux que l’on oublie aisément. Sa taille moyenne reflétait une faible constitution, autour de ses petites lunettes rondes ses traits taillés à la serpe témoignaient d’une maigreur presqu’inquiétante. Les cernes ne quittaient plus ses yeux depuis longtemps. Elles teintaient de violet un visage pâle auréolé de courtes mèches noires toujours impeccablement peignées, ses joues étaient rasées de près. Sous son air fatigué, même sa mise était irréprochable. John Simons était un comptable, un teneur de livre. Ces mots étaient comme inscrits sur son front déjà parcouru de ses premières ridules.

Il était si bon en son domaine, si méticuleux dans chacun de ses rapports qu’il servait directement le gouverneur et avait pris le nom d’intendant dans la bouche de ses pairs. Un titre trop honorifique pour cette petite main mais qui, au regard du travail qu’elle abattait, n’avait rien d’illégitime. John considérait pourtant ne pas avoir de mérite : il aimait tant ce qu’il faisait que même fatigué et contraint à des nuits de labeur en solitaire il ne considérait pas devoir se faire violence pour mener chacune de ses tâches à bien. Son entreprise n’était certes pas aisée, mais au regard de la satisfaction qu’elle lui octroyait il n’aurait jamais osé s’en plaindre.

Cette satisfaction prenait forme dans le bel objet qu’il mania une fois son compte parvenu à son terme. Le tampon était ancien. Finement ouvragé, il dénotait au milieu du décor sans grand luxe de ce bureau. John passa son pouce sur son bois vernis, à l’endroit où une inscription était encore pleinement visible. De la part d’Elisa.

Ce fut d’un geste étonnamment tendre qu’il le plongea dans l’encre rouge. Il tamponna ensuite le bas de sa feuille, vigilant à ne pas l’écraser, seulement l’effleurer.

– Verdict ?

Tenue parfaite.

Un sourire fleurit alors sur son visage austère, le rajeunissant de dix ans. Un instant de joie simple qui se brisa en même temps que le silence : un hurlement déchira la nuit.

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Le Grand jeu – Chapitre 10 : Couplet final

Les Terriens n’occupaient pas une place de choix au sein du croiseur vedette de l’empire, néanmoins ils avaient accès aux prouesses scientifiques de ce dernier et cela suffisait pour que leurs experts en prennent plein la vue.

– Ce n’est pas une technologie très différente de la nôtre et elle est si simple d’utilisation que même un novice peut réussir à la prendre en main très rapidement. Un peu comme nos propres enfants s’accaparent téléphones et tablettes à une vitesse prodigieuse.

Rose ignorait pourquoi Bastien Launay, l’homme à cause duquel tout, pour elle, avait commencé, se trouvait sur cette base, mais il y était. Parce que les Kriijs n’avaient aucune envie de s’occuper d’une humaine, même ancienne championne des Jeux, c’était lui qui était chargé de lui faire visiter les lieux. Il en profitait pour lui expliquer tout ce qui avait changé en son absence, rien qu’elle ne puisse déjà deviner en voyant ses pairs s’agiter au sein de ce vaisseau. Apparemment le travail d’équipe prenait une forme particulière chez les Kriijs : chacun étudiait dans son coin différents sujets distribués à l’avance par les maîtres de l’empire et envoyait ses conclusions à une centrale qui, elle, était chargée d’opérer un tri afin de sélectionner la meilleure solution à apporter à un problème donné. De fait, les nombreuses espèces qui cohabitaient au sein du croiseur et même dans l’empire en général se croisaient fort peu. En cela, les Jeux constituaient une remarquable exception.

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Le Grand jeu – Chapitre 9 : Le Deuil

Locha était entrée dans une colère noire.

– C’est une plaisanterie ! hurlait-elle. N’importe quoi !

Elle avait traîné Rose jusqu’au vaisseau sans la moindre délicatesse et, sans égard pour le personnel, avait elle-même tapé le code leur permettant de rentrer sur Nᴂvus. Una n’avait pas eu le temps de les rejoindre que leur appareil avait déjà disparu. Néanmoins, une fois parvenue sur le sol de la base, Locha ne savait pas où aller. Tandis que quelques techniciens s’assuraient que leur appareil et elles-mêmes n’avaient pas subi le contrecoup de la téléportation, la Lund trépignait, sa fureur la forçant à repousser sans ménagement ceux qui s’inquiétaient de sa santé. Ils n’insistèrent pas. Si cette femme pouvait hurler et gesticuler de la sorte, c’était qu’elle se portait à merveille. En parfait reflet inversé, Rose, elle, ne bougeait plus depuis que Locha l’avait lâchée. Debout au milieu du hangar, elle était comme pétrifiée.

– Il est hors de question que tu le fasses, tu entends ? répétait Locha. Et puis, ces Iurgas sont des menteurs, je ne vois pas pourquoi cette histoire-là serait plus crédible que celle qu’ils nous ont servi durant des années ; c’est scandaleux !

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Le Grand jeu – Chapitre 8 : Le Jardin des Bienheureux

Les voyages spatiaux opérés par l’Alliance manquaient singulièrement de panache. La téléportation les rendait si rapides qu’elle en atténuait toute l’ampleur. Néanmoins, le processus demeurait dangereux. Certes cette technologie avait été largement éprouvée, commune sur tout le territoire, elle n’émerveillait plus personne et avait depuis longtemps prouvé son efficacité. Seulement, en annihilant complètement le corps pour le recréer à l’identique à un tout autre endroit, elle posait de graves problèmes philosophiques et spirituels à nombre de civilisations. Certaines refusaient tout net de s’en servir, arguant qu’elle détruisait l’âme. Mais l’âme n’existait pas pour tous, et ceux qui ne croyaient en rien d’autre qu’en un corps fait de chair et de sang et à un esprit né d’une mécanique scientifique dénuée de toute portée métaphysique usaient de cette technologie sans complexe. Parce qu’ils avaient conscience des risques, ils limitaient malgré tout son utilisation et préféraient, quand c’était possible, les voyages au long cours plutôt que la précipitation. Téléporter un objet ne posait de problème à personne, mais un être vivant, pour peu qu’il n’ait pas de chance, pouvait très bien se perdre en cours de route ou s’assembler dans le mauvais sens à l’arrivée. Les calculs qui déterminaient cette dernière n’étaient pas non plus aisés à réaliser. L’univers accusait un constant mouvement. Naviguer d’une base à l’autre restait facile, car les coordonnées étaient établies à l’avance et sans cesse mises à jour, mais au-delà de ces points d’accroche réapparaître à l’autre bout de la galaxie au hasard d’un système solaire tortueux pouvait déboucher sur de bien mauvaises surprises. Pour éviter tout risque inutile, les navettes ne se posaient jamais trop près d’un astre connu – les autres, elles ne pouvaient malheureusement pas toujours les prévoir – et prenaient forcément pied dans l’espace et non pas sur une quelconque piste d’atterrissage. C’est ce qui se produisit pour le vaisseau de petite taille venu rendre visite à la planète qui avait longtemps abrité les Marcheurs avant que ces derniers ne finissent par s’éteindre, victime des caprices de l’Histoire.

– Cette planète a subi une catastrophe naturelle de grande ampleur : un astéroïde a percuté sa surface et entraîné l’extinction de ses maîtres, les Marcheurs. Depuis, elle s’est peu à peu reconstruite, et de nouvelles espèces animales et végétales sont apparues, mais aucune appartenant à celles dites à intelligence complexe. Elle n’a pas fait l’objet d’une colonisation, c’est une réserve naturelle protégée doublée d’un musée archéologique. Les Marcheurs ont laissé des traces de leur passage, ce sont autant de trésors que les spécialistes et quelques touristes viennent parfois étudier. Tout est encore à faire, la découverte de cette civilisation ne datant que de deux ans.

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Le Grand jeu – Chapitre 7 : Déclaration de guerre

Si Rose s’était attendue à trouver sur cette base le même modèle de lunettes de réalité virtuelle dont usaient les Kriijs, elle se vit confrontée à un appareil très différent. Couchée dans une sphère pour le moins confortable, dès qu’elle en eut fermé la porte, le décor sans fard des murs s’évanouit pour un autre, et ce sans qu’elle n’ait eut besoin de chausser oreillette ou monture. La voix qui s’adressa à elle ne prit pas le temps d’analyser son débit de parole, elle s’y accorda dès les premiers mots, à croire que Rose toute entière avait été scannée dès son entrée dans l’engin. Cette voix, donc, lui expliqua qu’elle s’apprêtait à naviguer au sein de ce qu’elle appelait la mémoire collective lund. Après le rappel des règles d’utilisation, elle se tut. Le décor, jusque-là sans grand intérêt, se modifia alors pour afficher de nombreux clichés et vidéos représentant des individus très divers et pourtant tous liés par une même identité. Au centre de ce panorama, un homme aux traits familiers, ni beaux ni élégants, arborant un sourire connu, désagréable.

– Sil est l’appellation universellement donnée à une forme de vie unique appartenant aux espèces dites à intelligence complexe, reprit la voix. Il signifie Le Seul, l’Unique, celui qui n’a pas de semblable. Parfois, il est synonyme de Dieu.

– Quel genre de dieu ce mot désigne-t-il ?

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